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critiques: CENDRILLON / JUPITER LE DESTIN DE L'UNIVERS (2015)

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CINDERELLA

(2015; Usa/Uk; Kenneth Branagh) 25/03/15

 

Le célèbre conte de Charles Perrault, adapté ici en version live. Alors ira ou ira pas au bal ?

 

AVIS JP: Dans la nouvelle mouvance Disneyenne d'adapter leurs plus célèbres dessins animés en version live, Cendrillon arrive après deux essais pas franchement convaincants: Alice in Wonderland (2010) et Maleficent (2014). Mis en scène par l'ancien sosie de Laurence Olivier (Kenneth Branagh), expert de Shakespeare, cinéaste anodin, devenu réalisateur de blockbusters sans âme (Thor, The Ryan Initiative), Cinderella n'avait pas en mains toutes les cartes pour relever le niveau et accréditer la nouvelle politique des studios Disney. Las, son film échoue aux mêmes endroits que ses prédécesseurs et prouve une fois de plus que la volonté du studio de revisiter ses classiques est une fausse bonne idée artistique. Économiquement tout cela est très rentable mais on ne se souviendra pas longtemps de cette meringue aux costumes et aux décors, certes réussis, mais à l'interprétation fadasse (Lily James mal choisie, est mauvaise) à peine rehaussée par une Cate Blanchett impériale et sublime. Un navet de plus qui remplira les caisses du studio mais malheureusement pas le cœur des spectateurs.

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JUPITER ASCENDING 3D

(2015; Usa; Andy & Lana Wachowski) 04/02/15

 

Jupiter Jones (Mila Kunis), femme de ménage sans histoires découvre qu'elle est l'héritière de la noblesse intergalactique et qu'elle doit se battre pour sauver les terriens et leur planète d'une destruction imminente.

 

Avis JP: Le duo des Wachowski revient deux ans après la réussite partagée avec Tom Tykwer de Cloud Atlas. Malgré la post-production houleuse de leur nouvel opus (Jupiter Ascending devait sortir à l'été 2014 et sa sortie a été repoussée de sept mois pour peaufiner les effets spéciaux), on était fébriles face à ce qui aurait pu être un space opera grandiose. Mais patatras! Rien dans ce blockbuster ne fonctionne. À commencer par les acteurs, mal choisis. Mila Kunis en héroïne principale est franchement une mauvaise idée dès le départ car ce n'est pas une très bonne actrice et ici, face à des fonds verts, elle est perdue et complètement fadasse. L'alchimie censée se dégager de son duo amoureux avec Channing Tatum tombe carrément à plat. Ne parlons même pas de l’esthétique fourre-tout du long métrage mélangeant plusieurs influences qui se marient mal. Niveau action c'est pas terrible non plus avec des scènes de courses-poursuites et de duels déjà vues ailleurs et en mieux. Avec le flop de ce projet coûteux (avec 176 millions de dollars de budget, le film s'est à peine remboursé internationalement), les Wachowski essuient un nouvel échec après Speed Racer (2008) et n'arrivent plus à être les créateurs d'univers novateurs comme autrefois avec leur lucrative trilogie Matrix (1999-2003).

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04/04/2015
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5 Critiques: MAGIC IN THE MOONLIGHT / INTERSTELLAR / THE HOBBIT 3 ...

Grand Budapest Hotel (The)

(2013; Usa/Germany/UK; Wes Anderson) (26/2/2014)

 

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AVIS JP: Il est toujours ardu de résumer un film de Wes Anderson tant ses récits partent en tous sens et que ses fantaisies sont inénarrables. Ici il y est question d'un hôtel de luxe dans la région fictive de Zubrowka et de son concierge célèbre, Gustave H (Ralph Fiennes) qui va hériter d'une cliente très âgée dont il était l'amant. Mais ceci n'est qu'un point de détail face à l'avalanche d'aventures qui va en découler.

Comme toujours chez Wes Anderson, le cadre est très soigné voire trop rempli. Ses films ressemblent de plus en plus à des maisons de poupées dont il serait le marionnettiste. Loin des ses premières mises en scène où il arrivait à insuffler des émotions à ses pantins de chair (The Royal Tenembaums; The Life Aquatic with Steve Zissou), ses derniers films sont irréprochables techniquement mais on a souvent l'amère impression d'être face à des objets creux. Vivement que le cinéaste refasse de l'animation, à l'image de son très réussi Fantastic Mr Fox, genre idéal à ses fantaisies.

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Hobbit (The): The Battle Of The Five Armies 3D

 

(2014; Usa; Peter Jackson) (10/12/2014)

 

 

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Suite et fin des aventures de Bilbon le hobbit en compagnie des nains pour une bataille épique pour la sauvegarde de la montagne solitaire et son trésor que convoitent les Elfes, les Humains, les Wrags et les Orques.

 

AVIS JP: Peter Jackson conclut sa trilogie adaptée de Tolkien de façon spectaculaire. Il est fort conseillé de revoir les deux premiers volets juste avant de voir celui ci afin de décupler le plaisir pris à la vision de la bataille des cinq armées. Même si cette nouvelle trilogie qui fait office de prologue au Seigneur des Anneaux a essuyé quelques critiques, Jackson, qui a abattu en l'espace de treize ans un travail titanesque (si on y ajoute son King Kong en 2005 et The Lovely Bones en 2009) a su rendre un superbe hommage au créateur de la terre du milieu. Enfin dans l'histoire du cinéma une franchise a pour réalisateur sur deux trilogies le même homme! Un réalisateur visionnaire, roi de l'entertainment de qualité qui a su conjuguer grosses scènes de batailles et échappées poétiques. Même si certains grincheux pourront rechigner pour quelques images de synthèse voyantes ou des digressions humoristiques un peu lourdingues, son adaptation du Hobbit en trois volets est une grande réussite. Bravo Mr Jackson!

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Interstellar

(2014; Usa; Christopher Nolan) 05/11/2014

 

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Un groupe d'explorateurs est chargé d'assurer la survie de l'humanité en voyageant à travers une faille dans l'espace temps.

 

AVIS JP: Christopher Nolan, cinéaste qui a redonné ses lettres de noblesse à Batman, qui nous a fait croire à la magie (The Prestige) ou qui a épuisé nos méninges avec ses scénarios labyrinthiques (Inception, Memento) nous propose cette virée dans l'espace tout en questionnant ses personnages sur leur philosophie et leurs croyances. Défi hautement ambitieux que s'imposait là Nolan et défi hautement relevé. Beaucoup de spectateurs (dont je fais partie) seront largués par le jargon scientifique (assez important durant le film) mais seront aussi ébahis par la beauté de certains plans et titillés par les questionnements que le scénario pose sur les découvertes faites par les scientifiques. Mise en scène brillante comme à l'accoutumée, interprétation solide et émouvante de la part de Matthew McConaughey, Anne Hathaway et Jessica Chastain et scénario intelligent et divertissant ont fait de Interstellar l'un des meilleurs films de l'année 2014.

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Magic In The Moonlight

(2014; Usa/UK; Woody Allen) 22/10/2014

 

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Le prestidigitateur Stanley Crawford (Colin Firth), célèbre sous le nom de Wei Ling Soo, est un homme doué pour la magie mais pédant et assez misanthrope. Un jour, un ami lui demande de confondre une médium, la jeune Sophie Baker (Emma Stone). Pour Stanley ce n'est qu'une affaire d'heures avant de révéler la supercherie. Ou peut-être pas!

 

AVIS JP: Pour son quarante-quatrième long métrage, après le brillant et remarqué Blue Jasmine, le Woody cuvée 2014 est une bonne année. Peut-être pas aussi inoubliable que la cuvée 2013 mais Magic in the Moonlight contient assez de bons moments et de qualités pour retenir votre attention. On retrouve des thématiques toutes Alleniennes (l'amour et ses choix cornéliens, la magie, l'ironie de la vie) et une photographie signée Darius Khondji à tomber par terre. Le choix des acteurs est comme toujours parfait et face à un Colin Firth aussi grinçant que grognon, Emma Stone apporte douceur et fraîcheur et donne envie de croire à toutes les magies du monde. Même si on sent bien venir le dénouement, on se laisse porter par ce nouvel opus dont le vernis et la luminosité de façade cache des constats plutôt noirs sur la vie.

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Sin City: A Dame To Kill For

(2014; Usa; Frank Miller & Robert Rodriguez) 17/09/14

 

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AVIS JP: On l'aura attendu longtemps cette suite à Sin City! Près de dix ans! Alors pour sûr cette longue attente peut expliquer les désintérêt total qu'a engendré sa sortie mondiale. A peine 39 millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget avoisinant les 65 millions! Le four total! Et la presse n'a pas aidé ce second opus à séduire les spectateurs vu qu'elle a très largement éreinté le film. Pourtant A Dame To Kill For a plus d'une qualité. On retrouve avec joie ce qui faisait le prix de l'original (univers de film-noir, imagerie de BD pour adultes, noir et blanc avec quelques touches de couleur, violence cartoonesque...) avec de nouveaux venus qui s'intègrent parfaitement dans l'univers de Frank Miller (Eva Green sublime et parfaite en femme fatale, Josh Brolin en sombre amoureux) et quelques incongruités (le retour de Marv – Mickey Rourke - censé être mort à la fin du premier opus). Visuellement très inspirée, cette suite n'a pas à rougir et on se demande toujours pourquoi après visionnage la presse a boudé ce deuxième volet. Certes tout n'est pas parfait (quelques longueurs, Jessica Alba au jeu toujours aussi transparent) mais A Dame To Kill For constitue un divertissement adulte fort recommandable.

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26/12/2014
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Xavier Dolan double Feature: Tom à la Ferme et Mommy (2013/2004)

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(2013; Canada; Xavier Dolan) (16/04/14)

 

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Après le décès de son mec, Tom décide de rejoindre la famille de ce dernier pour l'enterrement. Vivant dans une ferme isolée, la mère ignorait tout de l'homosexualité de son défunt fils. Ce qui n'est pas le cas de son autre fils, agriculteur violent et manipulateur.

 

AVIS JP: Pour son quatrième long métrage après le poignant Laurence Anyways, Xavier Dolan adapte une pièce de Michel Marc Bouchard et livre son film le plus tendu. Interprétant parfaitement le rôle éponyme, Dolan en plus de la mise en scène, de l'adaptation et du scénario signe aussi le montage et la conception des costumes. En véritable Homme-orchestre Dolan accouche d'une œuvre sombre, tendue, au suspense prégnant où l'on suit la lente et douloureuse errance d'un jeune homme qui perd ses repères face à un homme violent et torturé qui lui fait penser à son amant disparu. Petit à petit on se demande où vont pouvoir mener les tortures que lui inflige le frère de son défunt amour. Il veut renvoyer Tom, le souvenir de son frère et ses propres pulsions homosexuelles dans un placard bien fermé. Dolan fait monter la pression avec des scènes à l’apparence anodines de façon magistrale (la mère qui ouvre une boite contenant des écrits de son fils, un barman racontant à Tom un terrible souvenir). Sa mise en scène épurée par rapport à ses trois précédents longs fait mouche (à part son changement de ratio par moment dans les scènes de torture, assez vain) et fait preuve d'un réel sens cinématographique qui pour un jeune homme de 25 ans place Dolan dans la cour des grands. Musique brillante de Gabriel Yared évoquant celles que Herrmann composait pour Hitchcock, utilisée ici un peu à contre courant. On pense d'ailleurs plus précisément aux musiques que Alberto Igelsias composait pour certains films de Almodovar évoquant elles-mêmes celles de Herrmann. Une réussite.

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Mommy                                                                                                        

(2014; Canada; Xavier Dolan) (08/10/14)

 

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Mère seule élevant un fils violent (Antoine-Olivier Pilon), ayant des troubles importants du comportement, Diane (Anne Dorval) va demander de l'aide à sa voisine Kyla (Suzanne Clément) institutrice en congés sabbatique.

 

AVIS JP: Mommy est le plus gros succès de Xavier Dolan (1,1 millions d'entrées/France) qui a enfin la reconnaissance du public et réussit son pari fou de sortir du cercle des initiés. Ses autres films tournaient autour des 100 000 entrées/France. Le succès est dû à une critique dithyrambique, un bouche à oreille exceptionnel et à un sujet plus accessible. En l'instance et à l'image de ses derniers films, Mommy fait preuve d'une grande maîtrise cinématographique. Tourné en 1,33 puis s'ouvrant ensuite en 1,85, ce choix de format inhabituel de manière générale mais très prisé cette année (Ida, La Chambre bleue) s'explique de façon limpide dans le film. Ce petit trio qui tente de remonter à la surface et de retrouver goût à la vie (la mère, son fils violent et l'instit d'à côté) dans un moment de bonheur tout simple part en virée et l'écran s'élargit pour une respiration momentanée entre deux crises violentes. Car oui Mommy est un film bouleversant aux émotions fortes qui ne laissera personne indifférent. Les acteurs parfaits incarnent des personnages que l'on a du mal à oublier après la projection. Anne Dorval, la mommy éponyme, épate une fois de plus. Cette actrice peut tout jouer. Entre égérie du cinéma de Dolan, figure maternelle ayant moult difficultés à élever son fils (tout comme dans le premier essai de Dolan, J'ai tué ma mère) et star hilarante du show Le Coeur a ses raisons, parodie débridée des soaps opera, Dorval nous prouve une fois de plus son excellence. Que dire de plus sur Dolan? Film après film, il fait preuve d'une grande maîtrise et en s'ouvrant au plus grand nombre arrive à imposer aux yeux de tous qu'il est un cinéaste important sur la carte du cinéma mondial.

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21/12/2014
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critique GONE GIRL (2014)

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                            2014 – USA – 2H29 - 08 Octobre 2014 

                                   Réalisé par David Fincher 

 

Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne (Ben Affleck) déclare à la police la disparition de sa femme Amy (Rosamund Pike) après avoir retrouvé la maison saccagée. Au départ très coopératif avec la police, Nick va alors plonger dans une spirale infernale où toutes les apparences sont contre lui.

 

Adapté du best-seller de Gillian Flynn Les Apparences (Gone Girl; 2012) par la romancière elle-même, le dixième long métrage de David Fincher, Gone Girl, ne déroge pas à la règle de son cinéma et offre une fois de plus une enquête à la fois retorse mais néanmoins passionnante et regroupe multiples thématiques chères à l'auteur de Se7en, The Game ou encore Zodiac.

 

Ici on débute le film par la voix off du mari nous faisant frissonner quant à sa vision du couple nous montrant où il en est de ses pensées au bout de cinq ans de mariage. Dès le démarrage du récit Nick nous apparaît sombre et tordu. Plus tard la voix de Amy prendra le relais et nous pourrons ainsi, nous spectateurs, avoir un autre éclairage sur l'histoire qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Que s'est-il passé exactement ce matin de juillet? Où est Amy? Est-elle morte? Nick est-il coupable de meurtre?

 

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Petit à petit Gillian Flynn déroule son récit parfaitement maîtrisé de façon implacable. Le mystère reste entier! Entre passé et présent pour nous décrire la lente désagrégation d'un couple et le constat sans appel fait sur le mariage, Flynn tire aussi à boulets rouges sur les journalistes et leur envie de sensationnalisme, leur manque d'éthique et leur faculté à retourner leur veste afin de manipuler l'avis du peuple en flattant ses bas instincts! Le constat est d'une noirceur sans appel. La policière chargée de l'enquête dira même à son jeune adjoint qu'elle tente de mener une enquête et non pas une chasse au sorcières. Nos vies sont régies par la presse en continu en leur sensationnalisme à deux balles qui nous font regarder les infos comme si on suivait une série pleine de rebondissements et de coups de théâtre! En cela, Gone Girl est le matériau idéal pour David Fincher qui n'a eu de cesse de montrer dans sa filmographie des personnages plus subtils et plus ambivalents qu'ailleurs. En cela Nick Dunne pourrait très bien être le grand frère du Mark Zuckerberg qu'il dépeint dans The Social Network (2010)! Ou encore un cousin éloigné de son Nicholas Van Orton de The Game (1997). Un homme où il faut gratter plus profond qu'en surface pour en comprendre toutes les facettes!

 

De plus la noirceur de ce roman est parfaite pour l'univers d'un des plus grands cinéastes américains en activité. La vision de Flynn colle parfaitement à l’œuvre de Fincher. Notamment la vision tragique du couple ou des rapports amoureux qui ressort de l’œuvre entière du cinéaste: nombre de mariages brisés soit par la fatalité soit par l'usure sont légion (Se7en, The Game, Panic Room, Zodiac) ainsi que des relations impossibles (Benjamin Button, The Girl with the Dragon Tattoo).

 

Enfin Gone Girl prend la forme rêvée pour un film de Fincher: celle de l'enquête! Quelle soit menée par des policiers, journalistes, caricaturiste, punkette geek, ou encore homme d'affaire (Zodiac, The Girl With dragon Tattoo, Se7en, The Game) l'enquête engloutit toujours l'enquêteur chez Fincher en même temps qu'elle permet au spectateur de devenir un Sherlock Holmes le temps d'une projection. Ce côté immersif est aussi vrai pour son nouvel opus. Dès l'arrivée des policiers, le film donne au spectateur les mêmes clés qu'aux enquêteurs de sa fiction. Ici, chose rare, certains rebondissements nous permettront d'avoir de l'avance sur eux faisant penser par moments à un suspense Hitchcockien.

 

Mené de façon trépidante, grâce notamment au montage savant et brillant de Kirk Baxter (monteur attitré de Fincher depuis Benjamin Button; 2008), Gone Girl ne faiblit pas une seconde. Fincher emballe le tout de façon impeccable et permet aux acteurs d'incarner leurs personnages de façon exemplaire.

 

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Depuis ses débuts au cinéma en James Bond Girl en 2002 (Die Another Day) Rosamund Pike n'a eu de cesse ces dernières années de nous étonner par la subtilité de son jeu ainsi que par sa beauté et son charisme naturels (Barney's Version; 2010, Jack Reacher; 2012). Ici elle donne le meilleur d'elle-même pour ce qui s'avère être son rôle le plus marquant. Ben Affleck, à l'instar du personnage qu'il incarne ici, a depuis quelques années réhabilité son image de la plus belle façon qui soit et à réussit à prouver au tout Hollywood qui se foutait de sa tronche il y a une dizaine d'années qu'il est un acteur/réalisateur qui compte! Les seconds couteaux, tous parfaits, sont au diapason. Notamment Kim Dickens, vue dans Hollow Man (P. Verhoeven; 2000) ou encore The Gift (S. Raimi; 2000), en flic dépassée, toujours marquante dans un second rôle et Carrie Coon, actrice issue de la télévision, qui incarne ici la sœur jumelle compatissante et révoltée de Nick Dunne. A noter aussi que David Fincher n'est pas homme à employer toujours inlassablement les mêmes acteurs (qui a dit Burton?) et donne sa chance à tout le monde dont Tyler Perry (l'avocat de Nick Dunne), acteur/réalisateur star auprès de la communauté afro-américaine qui cartonne aux États-Unis, souvent éreinté par la critique, totalement méconnu du grand public en France, dont la spécialité est le mélo féminin black (son plus réussi: For Colored Girls; 2010) ou encore la comédie familiale transformiste où il incarne avec récurrence le personnage de Madea, grand mère déjantée.

 

Pour toutes ces raisons et pour plein d'autres encore, que je vous laisse découvrir, Gone Girl est un film à voir absolument.

Trépidant, intelligent, formidablement fabriqué... L'un des meilleurs de l'année pour sûr. L'un des plus noirs aussi.

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15/10/2014
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critique ANNABELLE (2014)

Annabelle                                                                

(2014; Usa; John R. Leonetti) (8/10/14)

 

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Spin off du très réussi film d'horreur à succès The Conjuring (2013), Annabelle entend raconter l'histoire de la poupée possédée, qui ouvre le film de James Wan et que les Warren, couple spécialiste du paranormal, garde sous verre avec les autres objets possédés dans une pièce de leur maison.

 

AVIS JP: Avec une tête pareille il fallait se douter que cette poupée causerait des nuits d'angoisse à celui qui aurait décidé de l'acquérir! Ici on recommence par là où The Conjuring débutait, à savoir le récit fait par les infirmières qui possédaient la démoniaque poupée prénommée Annabelle. Mais avec ce spin off opportuniste on va remonter plus loin et rencontrer les premiers possesseurs et expliquer l'origine de sa possession. Pourquoi pas me direz-vous? Dès les premières minutes on sent que l'on est face à une série B. en comparaison avec The Conjuring.

 

De par son budget, visible à l'écran (6,5 millions de dollars contre 20 pour son aîné) - on sent le film tourné en studio – et par le choix de l'équipe (le réalisateur est le directeur photo attitré de James Wan ayant travaillé notamment sur The Conjuring, les acteurs sont issus de la TV...), ce spin off, rapidement mis en chantier et exécuté, ressemble immédiatement à une opération commerciale sans âme fabriquée pour ne pas perdre l’intérêt du public pour sa nouvelle franchise dont le deuxième chapitre est prévu pour Halloween 2015. Idée brillante commercialement (le film a déjà remporté plus de 120 millions de dollars!) mais un peu moins artistiquement!

 

L'intrigue (que je ne dévoilerai pas ici afin que le lecteur voulant voir le film soit un tant soit peu surpris) ne fonctionne pas vraiment malgré une mise en bouche réussie (les dix premières minutes) et les acteurs font ce qu'ils peuvent mais parfois apparaissent limités notamment l'actrice principale (Annabelle Wallis – belle ironie!) jouant parfaitement la jeune maman mais perdant toute crédibilité dès qu'il s'agit d'exprimer la peur dans un finale foiré. Pourtant Annabelle aurait pu être nettement plus réussi et angoissant si James Wan ou un autre cador du film fantastique était passé derrière la caméra! En l'état le film n'est qu'une série B. parfois sympathique, souvent longuette, inefficace en terme de peur, vite vue et vite oubliée. Dommage!

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13/10/2014
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